Aujourd’hui…
Alors que l’élection présidentielle approche à grand pas, la société civile en profite pour partager avec les onze candidats leur préoccupation spécifique. Ainsi Michée France a communiqué ses propositions concernant cinq domaines pour que les candidats n’oublient pas les plus démunis tant en France que dans le monde. Nous abordons, entre autres, l’accueil des plus fragiles, notamment des personnes en situation de handicap… Et nous ne sommes pas les seuls ! D’après l’article de La croix du 13 mars, un collectif d’une quinzaine de personnalités touchées par le handicap ou celui de leur enfant lancent cet appel : « Candidats, que faites-vous pour le handicap ? » Le lendemain, 14 mars, Mélanie Ségard, atteinte de trisomie 21, présentait la météo sur France 2 grâce à un appel largement relayé sur les réseaux sociaux. Une telle initiative nous rappelle le défi que représente l’inclusion dans notre société française des 9 millions de personnes souffrant de handicap. D’autant plus que, comme le révèle l’étude DREES de mars 2017, le niveau de vie des personnes handicapées est de 2 000 € de moins que celui des personnes sans handicap. Cet écart s’élève lorsque l’on considère le niveau de vie des personnes ayant une forte limitation.
Selon l’organisation des nations unies, « quelque 650 millions de personnes — environ 10 % de la population mondiale, dont approximativement 80 % vit dans les pays en développement — souffrent de quelque infirmité d’ordre physique, mental ou sensoriel. Ces personnes handicapées sont souvent marginalisées et la discrimination à leur égard revêt différentes formes, depuis le refus des possibilités d’éducation jusqu’à l’exclusion et l’isolement ».
Oui, la discrimination des personnes en situation de handicap perdure à travers les siècles.
Autrefois…
Dans les livres bibliques apparaissent de nombreuses personnes atteintes dans leur corps ou dans leur intelligence. La façon de les considérer évolue en fonction de la révélation qui est donnée de l’amour de Dieu pour chaque individu. Dans le Nouveau Testament, Jésus révèle à plusieurs reprises que les valeurs du Royaume de Dieu sont opposées à celles des royaumes terrestres et que les plus petits y ont une place primordiale. En effet nos faiblesses nous amènent à dépendre davantage de Dieu. Parmi tous les récits mettant en scène une personne souffrant de handicap, nous avons choisi d’explorer Marc 2.1-12.
Ce que la Bible nous apprend…
La foi et la détermination
Jésus était de retour à Capharnaüm après une première visite (Marc 1.21) où il avait opéré de nombreuses guérisons et délivrances (v. 32-34) mais était parti « en cachette » avant le levé du soleil pour s’isoler puis continuer sa route dans les villages alentours (v. 38). Notre histoire met en scène un paralytique, littéralement « un invalide, faible d’un membre » ou « une personne dont la souffrance provient du relâchement d’un côté des nerfs » et ses quatre compagnons. Nous pouvons facilement imaginer, vu la détermination de ce petit groupe à voir Jésus, qu’ils avaient entendu parler de ses miracles et peut-être avaient-ils déjà tenté de le voir lors de sa première visite dans la cité. Peut-être avaient-ils « peur » de « rater » à nouveau son passage ? Sans savoir qui était à l’initiative de cette « excursion jusqu’à Jésus », il est évident qu’ils étaient extrêmement déterminés et remplis de foi pour monter sur le toit, défaire la toiture (sûrement faite de poutres recouvertes de terre battue) et faire glisser le brancard sur lequel était couché le paralysé jusque devant Jésus. Celui-ci fût touché par la foi du groupe (v.5). Hébreux 11.1 explique que la foi est « une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas ». Sans elle, rien ne se serait passé. Sommes-nous déterminés à « apporter » les personnes souffrant de handicap devant Jésus ? Quelle foi mettons-nous dans nos prières pour elles ? Sommes-nous déterminés à les aider et à faire tout notre possible pour qu’elles soient bien prises en charge ? Croyons-nous qu’aujourd’hui encore Jésus peut les guérir ?
Soyons déterminés à aider les personnes souffrant de handicap, à les porter devant Jésus par la prière et soyons remplis de foi en Jésus, en son pouvoir de guérison encore aujourd’hui.
La mission intégrale
N’est-il pas étonnant que, voyant le paralytique, Jésus s’exclame « mon enfant, tes péchés te sont pardonnés » ? Il semble évident que cet homme était plutôt venu chercher une guérison physique que le pardon de ses péchés. Et pourtant nous savons que les juifs à l’époque de Jésus considéraient la maladie comme une conséquence du péché de la personne concernée ou de ses ancêtres (voir Jean 9). La déclaration de Jésus pouvait alors impliquer automatiquement la guérison puisqu’étant pardonné, il n’y avait plus de punition à porter pour un péché passé. Cependant, l’homme n’apparaît toujours pas en mesure de se lever. Par contre, les scribes étaient choqués ! Autant y avait-il d’autres thaumaturges opérant des miracles et des guérisons à cette époque, autant qui pouvait s’octroyer le pouvoir divin de rémission des fautes ? Aussi pour manifester son pouvoir à pardonner les péchés, Jésus ordonne-t-il la guérison du paralytique. La mission de Jésus est « intégrale », c’est-à-dire qu’il est venu non seulement pour rétablir la relation à Dieu par le pardon des péchés, mais aussi pour rétablir notre relation à nous-mêmes (la guérison de ce paralytique), et la relation aux autres (cet homme a pu être réintégré totalement dans la société vivant à nouveau des fruits de son travail). Jésus joint la parole à l’action. Ici, l’évangélisation va de pair avec l’action sociale (c’est-à-dire, l’ensemble des moyens par lesquels une société agit sur elle-même pour préserver sa cohésion, notamment par des dispositifs législatifs ou réglementaires et par des actions visant à aider les personnes ou les groupes les plus fragiles à mieux vivre, à acquérir ou à préserver leur autonomie et à s’adapter au milieu social environnant).
Partageons la bonne nouvelle du pardon des péchés et du salut par la foi en Jésus tout en manifestant notre amour pour notre prochain par l’action sociale.
La gloire de Dieu
Voilà la finalité ultime ! « Et, à l’instant, il se leva, prit son lit, et sortit en présence de tout le monde, de sorte qu’ils étaient tous dans l’étonnement et glorifiaient Dieu, disant : Nous n’avons jamais rien vu de pareil. » (v.12). La foi a libéré l’action de Jésus qui a rétabli la situation de cet homme tant spirituellement, que physiquement, socialement, etc. devant une foule qui ne pouvait rester insensible à ce qu’elle venait de vivre. L’adoration jaillit spontanément ! Lorsque nous annonçons l’Évangile, nous savons que seul l’Esprit Saint peut convaincre. De même quand nous œuvrons au niveau social pour le bien de notre prochain, nous savons que tout ce que nous avons à offrir vient de Dieu. Ainsi, en toutes ces choses, quel mérite avons-nous ? Nous ne pouvons rien faire sans la grâce divine. Ainsi toute la gloire revient à Dieu ! Et lorsque nous gardons cela à l’esprit, nous développons une attitude de gratitude, ce qui nous rendrait plus heureux, d’après une certaine étude scientifique. « A toi, Éternel, la grandeur, la force et la magnificence, l’éternité et la gloire, car tout ce qui est au ciel et sur la terre t’appartient ; à toi, Éternel, le règne, car tu t’élèves souverainement au-dessus de tout ! C’est de toi que viennent la richesse et la gloire, c’est toi qui domines sur tout, c’est dans ta main que sont la force et la puissance, et c’est ta main qui a le pouvoir d’agrandir et d’affermir toutes choses. Maintenant, ô notre Dieu, nous te louons, et nous célébrons ton nom glorieux. » 1 Chronique 29.11-13
Reconnaissons que nous ne sommes, n’avons et ne pouvons rien sans Dieu. Ainsi cultivons une attitude de reconnaissance et de louange envers Lui. A Dieu soit la gloire !
Que faire ?
Notre foi en ce que Dieu peut faire dans la vie des plus faibles, particulièrement des personnes en situation de handicap, ainsi que notre détermination à les aider entraînent l’action de Jésus ! Il souhaite tout rétablir dans son intégralité : notre relation à Dieu, notre être, notre rapport les uns avec les autres et même notre relation au monde qu’il a créé pour nous. En reconnaissant que tout vient de Lui et que tout a été fait pour Lui (Romains 11.36, Colossiens 1.16, etc.), nous lui rendons toute la gloire !
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