Aujourd’hui…
Un article du Monde datant du 17 février 2017 nous informe que « l’antenne des Restos du cœur de Courlon-sur-Yonne a subi un cambriolage début février. Près de deux tonnes et demie de marchandises ont été dérobées. ». Il s’en suit plusieurs témoignages de bénéficiaires qui expliquent dans quelles circonstances ils se sont retrouvés dépendants de l’association fondée par Coluche pour subvenir à leur besoin physiologique.
D’après le programme alimentaire mondial, 795 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, soit 1 personne sur 9. La grande majorité d’entre elles vivent dans des pays en développement, où 12,9% de la population est sous-alimentée. La malnutrition provoque la mort de 3,1 millions d’enfants de moins de 5 ans chaque année, soit près de la moitié (45%) des causes de décès.
Oui, malheureusement, à l’heure où nous menons des expériences scientifiques dans l’espace, la faim tue encore.
Autrefois…
Durant sa vie terrestre, Jésus s’est retrouvé en présence d’une foule de personnes ayant faim. Cette faim n’était pas que physique mais aussi spirituelle, comme le dévoile Jean 6. Or Jésus va agir aux deux niveaux car il est venu pour que ceux qui le suivent aient la vie en abondance (Jean 10.10). Il multiplie les pains et nourrit plus de 5000 personnes ; et il déclare « le pain qui donne la vie, c’est moi. Si quelqu’un vient à moi, il n’aura jamais faim. S’il croit en moi, il n’aura jamais soif. » (v. 35). Il nourrit notre corps et notre âme. La mission intégrale ou la transformation holistique défend l’idée que la proclamation de l’Évangile a des conséquences sociales tout comme l’implication sociale a des conséquences pour cette proclamation.
Ce que la Bible nous apprend…
La compassion
Au verset 5, Jésus considère la foule qui le suit, une foule d’autant plus importante qu’à l’approche de la Pâque, beaucoup se déplaçaient sur les routes pour se rendre à Jérusalem et auraient pu être attirés par les témoignages de miracles effectués par le jeune nazaréen. Jésus a compassion de la multitude et pense à leur nécessité de s’alimenter. Personne ne réclame de nourriture et rien n’oblige ces personnes à suivre Jésus au lieu de rentrer manger chez elles ou dans le village voisin. Mais Jésus connaît leur besoin, même non exprimé, et il interpelle ses disciples pour qu’ils y répondent. En quoi les disciples sont-ils concernés par l’approvisionnement en nourriture des foules qui suivent Jésus pratiquement quotidiennement ? Ils le sont parce que Jésus leur dit qu’ils ne peuvent être indifférents aux besoins de leur entourage.
Soyons sensibles aux besoins physiques et spirituels, même non exprimés, de ceux qui nous entourent afin d’agir en leur faveur.
La reconnaissance
Philippe est le premier interpellé, peut-être parce qu’il vient de Bethsaïda, à côté de Capernaüm (Jean 1.44). Le calcul est vite fait : même 200 jours de travail pour un salaire normal d’ouvrier ou de soldat (soit une pièce d’argent par jour) ne suffiraient pas à acheter du pain pour plus de 5000 personnes. Humainement, les disciples ne peuvent obéir à l’ordre de leur maître. Philippe regarde aux moyens limités et considère leur incapacité d’agir. Mais Jésus voit les affamés et il a compassion d’eux. André, qui est aussi originaire de Bethsaïda, se concentre sur ce qu’il a pu trouver : un petit garçon qui a cinq pains d’orge (les moins chers sur le marché) et deux petits poissons. Le simple fait qu’André le mentionne démontre sa foi. Il ne méprise ni l’enfant ni le peu qu’il a à offrir. Au verset 11, Jésus prend les pains et il rend grâce. Il ne fait pas de requête à Dieu alors qu’il n’a pas assez ! Non ! Il exprime sa reconnaissance. Soyons reconnaissants pour nos biens matériels et surtout spirituels, et ayons foi en ce que Dieu peut faire avec.
Le partage
Par la suite, Jésus distribue à volonté les pains et les poissons aux personnes présentes. Chacun mange à sa faim. Le texte ne précise pas comment s’est produite la multiplication mais il stipule que les disciples ont ramassé de quoi remplir 12 paniers de restes. Certains commentateurs expliquent qu’à cette époque, ceux qui servaient devaient attendre la fin du repas pour se nourrir de ce qui n’avait pas été mangé. Les disciples ont donc pu manger le contenu d’un panier chacun. Ce miracle a eu lieu parce qu’un petit garçon anonyme a décidé de partager son repas avec une personne qui a son tour l’a partagé avec 5000 personnes. Cet enfant n’aurait sûrement pas eu autant de joie et de satisfaction s’il avait gardé son repas pour lui tout seul.
En partageant, nous donnons l’occasion à d’autres de partager à leur tour, et ainsi les bienfaits se multiplient. C’est ainsi qu’en propageant l’évangile, le plus grand nombre peut répondre à l’appel de Jésus : « viens et suis-moi ».
Que faire ?
Ce récit témoigne que l’impossible est possible à Dieu ! Quand l’amour nous motive à répondre à un besoin, ne nous arrêtons pas à nos faibles moyens mais agissons. Même ce qui est petit peut avoir un grand effet lorsqu’il est multiplié. Alors n’oublions pas les plus pauvres et aimons-les. Faisons ce qui est à notre portée en comptant sur Dieu pour le multiplier. Gardons un état d’esprit reconnaissant et partageons !
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