Auteur : Comité de Lausanne pour l’évangélisation du monde – groupe d’étude sur la mission holistique
Le VIH/sida est la plus grande urgence humanitaire de l’histoire de la famille humaine. Près de 40 millions de personnes sont infectées par le virus. En 2003, tous les jours, près de 8 000 personnes sont mortes du sida. Au taux d’infection de 2003, 92 000 personnes sont infectées chaque semaine. On prévoit qu’environ 70 millions de personnes mourront d’ici 2020.
A travers le monde, 15 millions d’enfants ont perdu un ou deux de leurs parents. Des adolescents dirigent leur maison, élevant leurs frères et sœurs. Des grand-mères élèvent leurs petits-enfants, après avoir enterré leurs propres enfants derrière leur modeste maison, à cause du sida. Le sida créé des veuves et des orphelins à une vitesse incroyable.
Aujourd’hui, le centre de gravité de la pandémie est l’Afrique. La pandémie a fait rage pendant plus de 20 ans, alors que la plus grande partie du monde dormait. Des pasteurs africains enterrent des gens tous les jours de toutes les semaines ; ils font partie du métier des funérailles. Beaucoup de ceux qui sont frappés par le sida sont nos frères et sœurs dans le Seigneur.
Nous sommes au début de la pandémie, pas au milieu ni à la fin. L’Afrique n’est que la première vague d’une pandémie globale en train d’émerger. En Chine, en Inde et en Russie – qui comptent presque un tiers de la population mondiale – les taux de prévalence du VIH augmente et les faibles efforts de prévention pourraient les conduire à la situation dans laquelle l’Afrique se trouve maintenant.
De nombreuses Églises africaines ont été les premières à répondre en termes de prévention et de soin. Quelques Églises asiatiques font la même chose. Les Églises d’autres régions du monde ont été plus lentes à répondre. Ce qui manque, c’est un engagement global de la part de tous les évangéliques pour apporter ce que Dieu leur a donné pour combattre contre ce fléau.
Le VIH/sida est une pandémie complexe, avec de multiples aspects. Il a une grande variété de causes qui interagissent, de facteurs et d’impacts qui se renforcent. Par conséquent, cette pandémie appelle une réponse de mission holistique de la part des Églises. Nous devons apporter notre contribution au combat contre ce désastre en faisant appel à une vision du monde chrétienne qui unit de façon indissociable les aspects matériels, psychosociaux, sociaux, culturels, politiques et spirituels de la vie, une vision du monde qui unit l’évangélisation, la vie de disciple, l’action sociale et la recherche de la justice.
Le VIH/sida est un problème biologique. Le virus détruit le système immunitaire que Dieu a créé pour soutenir la vie humaine. Le virus est complexe et subit facilement des mutations. Il y a un défi énorme de développer des vaccins, de promouvoir la prévention et de fournir des soins médicaux pour ceux qui sont infectés.
Le VIH/sida est un problème de comportement. La formation des valeurs a lieu dans les communautés de foi. Là où l’Église appelle à réserver la sexualité au mariage et à être fidèle dans le mariage, les taux d’infection baissent. L’autorité morale de l’Écriture nous donne la puissance de nous adresser à la cause de la diffusion de cette pandémie.
Le VIH/sida est un problème pour les enfants et les jeunes. Les enfants forment les valeurs qui modèlent leur comportement dans leur jeune âge, ce qui souligne l’importance de viser une éducation biblique des enfants. La jeune génération d’aujourd’hui est la plus nombreuse de l’histoire humaine ; elle n’a jamais connu un monde sans sida. D’un côté, la moitié des nouvelles infections concerne les jeunes. De l’autre, les enfants et les jeunes représentent le plus grand espoir de faire tourner le cours des choses contre le VIH/sida.
Le VIH/sida est un problème de « genre » masculin ou féminin. Le virus choisit les femmes de façon disproportionnée. En Afrique les femmes et les adolescentes sont 5 à 6 fois plus susceptibles que les hommes d’être infectées. Le VIH/sida tire avantage du statut économique et social inférieur des femmes qui ont peu de contrôle sur la pratique sexuelle. Le comportement sexuel des hommes est l’un des facteurs majeurs de cette pandémie.
Le VIH/sida est un problème de pauvreté. Le VIH/sida révèle la fracture, les pressions et les tensions de la société, il exploite le désordre, l’inégalité et la pauvreté. Le virus cherche le faible, le pauvre et celui qui est vulnérable. Il détruit plus rapidement là où la nutrition est peu importante, où les systèmes de santé sont faibles et où les gouvernements ne gouvernement pas effectivement.
Le VIH/sida est un problème de culture. Les pratiques sexuelles sont incorporées dans la culture. Changer la culture est un travail difficile. Les personnes qui souffrent du VIH/sida sont stigmatisées et il y a une réticence à parler de la sexualité, de la mort et du fait de mourir.
Le VIH/sida est un problème socio-économique. Des pasteurs, des évangélistes, des docteurs, des enseignants, des fonctionnaires meurent alors qu’ils se trouvent dans leurs années les plus productives. Il y en a moins qui ont la force de faire du travail agricole et la famine s’ensuit. Les moyens d’existence sont perdus et les occasions économiques s’évanouissent. La perte d’adultes productifs, combinée avec le fait que les enfants élèvent leurs frères et sœurs, déchire l’étoffe de la société, avec des implications pour plusieurs générations.
Le VIH/sida est un problème de justice. Les personnes qui vivent avec le sida peuvent augmenter leur durée de vie par les médicaments antirétroviraux, mais seulement si les traitements deviennent accessibles. La dette, le commerce, la corruption et une mauvaise gouvernance affectent l’accessibilité à des systèmes de traitement adéquats, à la nutrition et aux moyens d’existence. Les femmes, trop souvent, n’ont pas le droit d’hériter de la terre quand leur mari meurt.
Le VIH/sida est un problème d’erreur. Trop rapidement et sans examen critique, certaines Eglises ont cédé à la tentation de se demander qui avait péché, cet homme ou son père. La condamnation et le jugement ont remplacé la grâce et la compassion. Une autre erreur est celle selon laquelle le VIH/sida peut être réduit à une question de biologie et de préservatifs seulement.
Le VIH/sida est un problème de compassion. Tout au long de l’histoire, l’Église a pris soin des malades et a réconforté les mourants. Nous devons faire la même chose aujourd’hui.
Le VIH/sida est un problème relatif à l’évangélisation du monde. A la fin de ce siècle, la question sera : où étiez-vous lorsque ce diabolique holocauste sévissait dans l’histoire humaine ? Nous les évangéliques avons besoin de décider maintenant ce que nous devons être et ce que nous devons faire pour être capable de faire face au Seigneur quand cette question se posera.
Si l’Église Évangélique prend soin des malades et des mourants, réconforte les orphelins et les veuves, partage son message de rédemption et de transformation, fait de ses membres des disciples et travaille pour la justice, alors la valeur et la vérité de l’Évangile de Jésus Christ brillera comme une lumière sur une montagne et les nations afflueront vers elle.
Notre appel à l’action commence avec un esprit repentant. Notre pratique passée de l’évangélisation était meilleure pour sauver les âmes que pour créer un esprit chrétien et un comportement chrétien. Certains parmi nous ont été lents à répondre au VIH/sida. Reconnaissant cela, nous encourageons :
- Lausanne à s’exprimer comme un mouvement lançant un appel global aux Églises évangéliques sur le VIH/sida
- Lausanne à célébrer et à apprendre de ceux d’entre nous qui sont déjà engagés
- Lausanne à encourager et à parler prophétiquement à ceux qui ne le sont pas.
Le groupe d’étude sur la mission holistique.
04 octobre 2004
Source : http://community.gospelcom.net/Brix…
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