Auteur : Rév. Sergio Andrade
Il n’est possible de toujours cacher la réalité. La violence contre les femmes continue au Brésil, sans aucune remise en question publique dans la société brésilienne. Au domicile, dans les rues, au travail et dans les endroits publics les femmes sont négligées, exclues, on leur manque de respect, elles sont humiliées, agressées chaque jour. La violence contre les femmes est définie dans la Déclaration des Nations Unies sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes (1993) comme « tout acte de violence dirigé contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée ».
D’une manière différente des caractéristiques que l’on trouve dans la société prise globalement, dans l’état de Pernambuco les femmes subissent une violence qui est l’expression d’une formation éducative, culturelle et sociale (ou plutôt d’une déformation) qui attribue aux hommes de manière naturelle une supériorité vis-à-vis des femmes, exerçant pouvoir et contrôle. Selon les chiffres de l’ONG « SOS CORPO », les femmes de Pernambuco sont les victimes innombrables d’hommes inconnus.
Elles sont souvent attaquées en public et assassinées par divers groupes d’hommes. Divers secteurs de la société contribuent directement ou indirectement à ce scénario, aggravant la situation, optant pour le silence ou pour un pacifisme passif suggérant aux femmes « d’être soumises et de ne rien dire ». Ces personnes favorisent la perpétuation d’une situation de non-respect d’êtres humains et de dégradation de la santé physique, mentale et spirituelle des femmes.
En regardant la vie de Jésus, on voit un homme qui a choisi d’autres chemins. Dans une société modelée par des valeurs masculines et conséquemment rejetant les femmes, ce qui s’exprimait par toutes sortes de violences notamment morales et religieuses. Il a choisi de proposer de nouvelles références, en théorie et en pratique. Jésus a choisi de dialoguer, comme cela est montré dans sa rencontre avec la samaritaine. Il a cultivé le respect, clairement présent dans sa relation avec sa mère. Il avait une passion pour l’intégration, comme cela est évident dans l’épisode où il guérit la femme qui souffrait d’hémorragie depuis 12 ans. Il a proclamé l’égalité, ce qui est rendu évident par la présence de femmes dans son ministère.
Les Églises chrétiennes doivent prendre une part active dans ce mouvement audacieux, important et urgent de transformation/conversion des esprits. A cette fin, les garçons et les filles devraient être sensibilisés de manière éducative et pratique dès leur plus jeune âge contre la pratique de la violence et ses effets négatifs dans toute la société ; les Églises devraient lire la Bible avec les yeux de Jésus et accepter que les hommes ne sont pas supérieurs aux femmes, ni ne dominent ou sont propriétaires des épouses, mais doivent plutôt se voir comme des compagnons et des amis dans la construction de relations de confiance et de soutien mutuel ; devraient encourager la coopération entre les sexes au détriment d’une compétition destructrice et marginalisante ; devraient enseigner leurs leaders pastoraux à se consacrer eux-mêmes à une pratique libératrice et source de dignité, évitant toute forme de mise sous silence et de complicité avec la pratique de la violence et devraient finalement transmettre une nouvelle manière de voir sur le sujet, afin que les individus, les familles et les communautés deviennent conscientes de la situation et surmonte leur peur, leur honte et leur douleur à la recherche d’une nouvelle manière de vivre.
Qu’il puisse y avoir la paix et la vie sur Terre entre femmes et hommes… pour toujours !
rév. Sergio Andrade, Coordinateur d’un programme d’aide à la diaconie dans les Églises au Brésil
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