
Pourquoi contacter son/sa maire ? Franck Meyer, protestant évangélique et maire de Sotteville-sous-le-Val (800 habitants) en Normandie partage son vécu en répondant à nos questions.
Michée France : Que pensez-vous des courriers ou des e-mails des habitants de votre ville ?
Franck Meyer : Lorsqu’ils expriment de la gratitude, les messages ont un très fort effet d’encouragement, car mon quotidien est souvent dur et nécessite beaucoup d’investissement personnel. Je n’oublie jamais quelqu’un, parfois enfant, qui me dit merci.
Lorsqu’ils expriment un mécontentement, je les prends aussi au sérieux et je cherche à compléter mes informations sur le sujet abordé : je sais d’expérience que la personne qui m’écrit formule un point de vue que je dois mettre en perspective afin de l’objectiver.
Il m’est aussi arrivé de recevoir des lettres inoubliables de menaces, anonymes et très violentes, à propos de mes valeurs chrétiennes.
Quels conseils donneriez-vous à une personne qui veut écrire et/ou rencontrer sa/son maire ?
- Être respectueux et sincère.
- Être synthétique et très clair s’il s’agit d’exprimer une requête (voir Est 7.3).
- Apporter des idées concrètes sur le sujet abordé.
- Être disposé(e) à aider, sans attendre que tout vienne des élus eux-mêmes.
Que pensez-vous de l’initiative menée par Michée France de demander aux candidats à la mairie la nomination en 2020 d’un(e) élu(e) chargé(e) de l’économie sociale et solidaire ?
Pour les grandes communes, c’est une bonne idée car c’est à la fois un sujet « à la mode » et porteur électoralement. Par ailleurs, elles ont de nombreux adjoints aux maires et plusieurs « conseillers délégués » à qui le maire pourra confier cette mission par arrêté.
Dans les petites communes, la polyvalence est de mise. La mission « économie sociale et solidaire » pourra s’ajouter ou compléter d’autres délégations, par exemple sous le titre : « Adjoint(e) en charge des finances et de l’économie ».
Voyez-vous un enjeu plus particulier lié à ces élections municipales ?
Nos concitoyens réclament du lien social mais sont souvent ambivalents : certains ne veulent plus sortir de chez eux et le e-commerce, la e-administration, la e-démocratie engendre des ruptures d’humanité due à la dématérialisation engagée à tout va.
Il faut donc recréer des espaces et des modalités de dialogue, de rencontre, de solidarité, d’humanité… L’économie sociale et solidaire peut y contribuer.
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