Plusieurs textes bibliques font référence au commerce. Le contexte dans lequel ils ont été écrits est bien sûr très différent de celui de notre début de 21ème siècle. Cependant, ils permettent de dégager certains principes généraux qu’il peut être utile de rappeler.
La question du commerce engage en fin de compte notre relation avec Dieu et sa Parole : d’après l’Écriture, l’activité humaine (y compris le commerce) entre dans le cadre d’une mission donnée à l’humanité de remplir la terre et de la soumettre, d’en mettre en valeur les ressources pour la gloire de Dieu et au service du prochain.
Tout être humain est créé par Dieu et vit dans la création de Dieu : ce qui implique que nous ne sommes pas « chez nous » sur terre, mais « chez Dieu » et que, par conséquent, nous ne sommes pas libres de « faire ce que nous voulons », y compris en matière commerciale. Le fait qu’une pratique soit permise par la législation en vigueur aujourd’hui ne la justifie pas forcément aux yeux de Dieu.
En tant que chrétiens, nous ne pouvons pas envisager le commerce comme une fin en soi et l’accroissement sans fin des richesses comme but ultime. De plus, ceux qui s’enrichissent en trichant avec la rémunération de leurs employés (ou avec leurs fournisseurs…) s’attirent un jugement particulièrement redoutable (Jacques 5.1-6). La nécessité de l’honnêteté dans les transactions commerciales est soulignée dans de nombreux textes en des termes très forts : « La balance fausse est en horreur à l’Éternel, mais le poids juste a sa faveur. » (Proverbes 11.1). Le commerce injuste est une cause de la chute du roi de Tyr (Ézéchiel 28, notamment versets 16 et 18). De son côté, Jésus parle en termes solennels de celui qui accumule des trésors pour lui-même sans être riche pour Dieu (Luc 12.21), et l’une des illustrations les plus frappantes pourrait se trouver dans la vision de la chute de Babylone en Apocalypse 18. La longue description donne quelques détails sur l’étendue des pratiques commerciales de Babylone. Ce n’est pas le commerce en soi qui est condamné, ce sont les péchés de Babylone et ses injustices (verset 5).
Dans le temps présent, les chrétiens sont donc appelés à faire preuve de discernement dans la façon dont ils s’engagent dans le commerce et la consommation (ceux qui achètent doivent le faire comme s’ils ne possédaient pas – 1 Corinthiens 7.30) et à se souvenir que le Nouveau Testament dénonce avec force l’idolâtrie de l’argent. Toute idole asservit ses adorateurs et cause du tort aux hommes, en plus d’être une offense à Dieu. Inversement, nous pouvons espérer des effets positifs dans des efforts, même modestes, pour plus de justice dans le commerce. Si la balance fausse est en horreur à l’Éternel, le poids juste a sa faveur. Cette expression positive est très forte elle aussi.
Laisser un commentaire