La Déclaration de Lausanne est issue du Congrès international pour l’évangélisation mondiale (CIPEM) qui s’est tenu à Lausanne en juillet 1974 avec une participation de plus de 4000 chrétiens venus du monde entier. Le Mini-Congrès a précédé le CIPEM et réuni pendant trois jours 330 chrétiens d’Europe occidentale – de langue allemande et française.
Introduction
Nous, membres de l’Eglise de Jésus-Christ, venus de plus de 150 nations participer au Congrès international pour l’évangélisation mondiale à Lausanne, nous louons Dieu pour son salut merveilleux, nous nous réjouissons de la communion qu’il nous a donnée avec lui-même et les uns avec les autres. Nous sommes profondément touchés de ce que Dieu accomplit aujourd’hui, nous sommes poussés à nous repentir de nos manquements et stimulés par la tâche qui nous reste à accomplir dans le domaine de l’évangélisation. Nous croyons que l’Evangile est la bonne nouvelle de Dieu pour le monde entier. Avec l’aide de sa grâce, nous sommes décidés à obéir au commandement du Christ, proclamer cet Evangile à l’humanité entière et faire de toutes les nations des disciples. C’est pourquoi nous désirons affirmer notre foi et notre résolution et rendre public notre engagement.
1. Le dessein de Dieu
Nous affirmons notre foi au Dieu éternel et unique, créateur et Seigneur du monde, Père, Fils et Saint-Esprit, qui règne sur toutes choses selon le dessein de sa volonté. Il a appelé du milieu du monde un peuple qui lui appartient et il l’a envoyé dans le monde pour servir et témoigner, pour faire avancer son règne, édifier le Corps du Christ et glorifier son nom. Nous confessons avec honte que nous avons souvent renié notre vocation et failli à notre mission, car nous nous sommes conformés au monde ou bien nous nous en sommes retirés. Cependant, même s’il est porté dans des vases de terre, l’Evangile reste un trésor précieux et nous nous en réjouissons. Nous désirons de nouveau nous consacrer à faire connaître ce trésor au monde, par la puissance du Saint-Esprit. (Es. 40:28 ; Matt. 28:19 ; Eph. 1:11 ; Actes 15:14 ; Jean 17:6,18 ; Eph. 4:12 ; I Cor. 5:10 ; Rom. 12:2 ; Il Cor. 4:7)
2. Autorité et puissance de la Bible
Nous affirmons l’inspiration divine, la vérité et l’autorité de l’Ecriture, de l’Ancien et du Nouveau Testament, dans sa totalité. Il n’y a point d’erreur dans tout ce qu’elle affirme. Elle est la seule Parole écrite de Dieu et l’unique règle infaillible de foi et de vie. Nous affirmons aussi que cette Parole est puissante pour accomplir le dessein de salut de Dieu. Le message de la Bible s’adresse à l’humanité entière car la révélation de Dieu en Christ, telle que nous la trouvons dans l’Ecriture, ne saurait changer. Par elle, le Saint-Esprit continue à nous parler aujourd’hui; dans chaque culture il illumine l’intelligence du peuple de Dieu afin qu’il perçoive personnellement et de façon nouvelle la vérité divine et qu’il révèle ainsi à l’Eglise entière la sagesse infiniment variée de Dieu. (II Tim. 3:16 ; II Pierre 1:21 ; Jean 10:35 ; Es. 55:11 ; I Cor. 1:21 ; Rom. 1:16 ; Matt. 5:17,18 ; Jude 3 ; Eph. 1:17,18 ; 3:10,18)
3. Le Christ unique et universel
Nous affirmons qu’il n’y a qu’un seul Sauveur et un seul Evangile, bien qu’il y ait diverses manières d’évangéliser. Nous pensons que tous les hommes ont une certaine connaissance de Dieu, car ils peuvent le reconnaître dans ses œuvres. Mais cette révélation naturelle ne peut les sauver car, par leur injustice, ils retiennent la vérité captive. Nous rejetons aussi toute espèce de syncrétisme et de dialogue qui sous-entend que Christ parle de façon équivalente au travers de toutes les religions et idéologies, car cela ne donne pas au Christ ni à son Evangile la place qui leur revient. Jésus-Christ, qui est le seul Dieu-homme et qui s’est livré comme unique rançon pour les pécheurs, est le seul médiateur entre Dieu et les hommes. Il n’y a pas d’autre nom par lequel nous devions être sauvés. Tous les hommes périssent à cause du péché, mais Dieu les aime tous, il désire qu’aucun ne périsse mais que tous se repentent. Ceux qui rejettent le Christ refusent la joie du salut et se condamnent eux-mêmes à la séparation éternelle d’avec Dieu. Proclamer Jésus comme « Sauveur du monde » ne veut pas dire que tous les hommes sont automatiquement sauvés ou qu’ils le seront tous en fin de compte. Cela signifie encore moins que toutes les religions offrent le salut en Christ. Cela consiste plutôt à proclamer l’amour de Dieu pour un monde pécheur, à inviter tous les hommes à se tourner vers lui comme vers leur Sauveur et Seigneur et à se donner à lui, chacun personnellement, et de tout leur cœur dans un acte de repentance et de foi. Jésus-Christ a été élevé au-dessus de tout autre nom; nous attendons ardemment le jour où tout genou fléchira devant lui et où toute langue le confessera comme Seigneur. (GaI. 1:6-9; Rom. 1:18-32; I Tim. 2:5.6; Actes 4:12; Jean 3:16-19; II Pi. 3:9; II Thess. 1:7-9 ; Jean 4:42 ; Matt. 11:28 ; Eph. 1:20,21 ; Phil. 2:9- 11)
4. La nature de l’évangélisation
Evangéliser, c’est répandre la bonne nouvelle que Jésus-Christ est mort pour nos péchés, qu’il est ressuscité des morts selon les Ecritures, qu’il règne en Seigneur et qu’il offre maintenant, à tous ceux qui se repentent et qui croient, le pardon des péchés et le don du Saint-Esprit pour nous rendre libres. Notre présence chrétienne dans le monde est indispensable à l’évangélisation, de même qu’un dialogue ouvert dans l’amour afin de mieux comprendre le prochain. Mais l’évangélisation elle-même est la proclamation du Christ: persuader les hommes de venir personnellement à lui pour être réconciliés avec Dieu. Lorsque nous transmettons l’invitation de l’Evangile, nous n’avons pas le droit de cacher ce qu’il en coûte d’être un disciple du Christ. Jésus continue d’appeler ceux qui veulent le suivre à renoncer à eux-mêmes, à se charger de leur croix et à s’identifier avec la communauté de ceux qui lui appartiennent. L’obéissance au Christ, l’intégration à son Eglise et un service responsable dans le monde sont les conséquences de l’évangélisation. (I Cor. 15:3.4 ; Actes 2:32-39 ; Jean 20:21 ; I Cor. 1:23 ; Il Cor. 4:5 ; 5:11,20 ; Luc 14:25-33 ; Marc 8:34 ; Actes 2:40,47 ; Marc 10:43-45)
5. La responsabilité sociale du chrétien
Nous affirmons que Dieu est à la fois le Créateur et le Juge de tous les hommes: nous devrions par conséquent désirer comme lui que la justice règne dans la société, que les hommes se réconcilient et qu’ils soient libérés de toutes les sortes d’oppressions. L’homme étant créé à l’image de Dieu, chaque personne humaine possède une dignité intrinsèque, quelle que soit sa religion ou la couleur de sa peau, sa culture, sa classe sociale, son sexe ou son âge; c’est pourquoi chaque être humain devrait être respecté, servi et non exploité. Là aussi nous reconnaissons avec humilité que nous avons été négligents et que nous avons parfois considéré l’évangélisation et l’action sociale comme s’excluant l’une l’autre. La réconciliation de l’homme avec l’homme n’est pas la réconciliation de l’homme avec Dieu, l’action sociale n’est pas l’évangélisation, et le salut n’est pas une libération politique. Néanmoins nous affirmons que l’évangélisation et l’engagement socio-politique font tous deux partie de notre devoir chrétien. Tous les deux sont l’expression nécessaire de notre doctrine de Dieu et de l’homme, de l’amour du prochain et de l’obéissance à Jésus-Christ. Le message du salut implique aussi un message de jugement sur toute forme d’aliénation, d’oppression et de discrimination. Nous ne devons pas craindre de dénoncer le mal et l’injustice où qu’ils soient. Lorsque les hommes acceptent Christ, ils entrent par la nouvelle naissance dans son Royaume et ils doivent rechercher, non seulement à refléter sa justice, mais encore à la répandre dans un monde injuste. Le salut dont nous nous réclamons devrait nous transformer totalement dans notre façon d’assumer nos responsabilités personnelles et sociales. La foi sans les œuvres est morte. (Actes 17:26,31 ; Gen. 18:25 ; Es. 1:17 ; Ps. 45:7 ; Gen. 1:26,27 ; Ja. 3:9 ; Lév. 19:18 ; Luc 6:27,35 ; Ja. 2:14-26 ; Jean 3:3-5 ; Matt. 5:20; 6:33 ; Il Cor. 3:18)
6. L’Eglise et l’évangélisation
Nous affirmons que Christ envoie son peuple racheté dans le monde comme le Père a envoyé le Fils, et que ceci demande que nous pénétrions profondément dans le monde quel que soit le prix à payer. Nous devons sortir de nos ghettos ecclésiastiques et imprégner la société non chrétienne. Dans sa mission de service sacerdotal, l’Eglise doit accorder la priorité à l’évangélisation. L’évangélisation du monde exige que toute l’Eglise apporte l’Evangile dans sa totalité au monde entier. L’Eglise est au centre même du dessein de Dieu pour l’univers, elle est le moyen choisi par Lui pour répandre l’Evangile. Mais une Eglise qui prêche la croix, doit porter elle-même la marque de la croix. Elle fait obstacle à l’évangélisation lorsqu’elle trahit l’Evangile, lorsqu’il lui manque la foi vivante en Dieu, l’amour véritable pour les hommes ou l’honnêteté scrupuleuse en toutes choses. L’Eglise est la communauté du peuple de Dieu plutôt qu’une institution; elle ne doit être assimilée à aucune culture particulière, à aucun système politique ou social, à aucune idéologie humaine. (Jean 17:18 ; 20:21 ; Matt 28:19,20 ; Actes 1:8 ; 20:27 ; Eph. 1:9,10 ; 3:9-11 ; GaI. 6:14,17 ; Il Cor. 6:3,4 ; Il Tim. 2:19-21 ; Phil. 1:27)
7. Coopération dans l’évangélisation
Nous affirmons que Dieu veut que son Eglise soit, de façon visible, une dans la vérité. L’évangélisation de son côté nous exhorte à être unis car l’unité renforce notre témoignage, tandis que nos divisions dévaluent l’Evangile de la réconciliation. Nous reconnaissons cependant que l’unité d’organisation peut prendre des formes diverses et ne favorise pas forcément l’évangélisation. Toutefois nous qui partageons la même foi biblique, nous devrions être intimement unis dans la communion fraternelle, dans l’accomplissement de notre tâche et de notre témoignage. Nous confessons que notre témoignage a été parfois déprécié par notre individualisme coupable et par une dispersion inutile. Nous nous engageons à rechercher une unité plus profonde dans la vérité, l’adoration, la sainteté et la mission. Nous préconisons une collaboration intensifiée sur le plan régional, pour aider l’Eglise à poursuivre sa tâche, élaborer des plans stratégiques, s’encourager mutuellement et partager ressources et l’expérience. (Jean 17:21,23 ; Eph. 4:3.4 ; Jean 13:35 ; Phil. 1:27 ; Jean 17:11-23)
8. Collaboration des Eglises dans l’évangélisation
Nous nous réjouissons de voir se lever une nouvelle ère missionnaire. Nous assistons à la disparition rapide du rôle dominant des missions occidentales. Dieu est en train de susciter dans les jeunes Eglises une force puissante et renouvelée pour l’évangélisation du monde. Il démontre ainsi que la responsabilité d’évangéliser appartient au Corps du Christ tout entier. C’est pourquoi toutes les Eglises devraient demander à Dieu -et se demander- ce qu’il leur faudrait faire pour évangéliser leur propre contrée et pour envoyer des missionnaires dans d’autres parties du monde. Nous devrions constamment réévaluer notre rôle et notre responsabilité missionnaires. Ainsi se développera une collaboration croissante des Eglises et le caractère universel de l’Eglise du Christ apparaîtra plus clairement. Nous remercions aussi Dieu pour ceux qui traduisent la Bible ou qui sont engagés dans la formation théologique, les mass media, la littérature chrétienne, l’évangélisation, les efforts pour renouveler l’Eglise et toute autre action spécialisée. Eux aussi devraient constamment s’examiner pour voir s’ils contribuent efficacement à la mission de l’Eglise. (Rom. 8:1; Phil. 1:5; 4:15; Actes 13:1-3; I Thess. 1:6-8)
9. Urgence de l’évangélisation
Plus de 2700 millions de personnes, c’est-à-dire plus des deux tiers de l’humanité, doivent encore être évangélisées. Nous sommes honteux que tant d’hommes aient été négligés; c’est pour nous et pour toute l’Eglise un constant reproche. Toutefois nous constatons aujourd’hui dans beaucoup de parties du monde que les hommes sont réceptifs, comme jamais auparavant, au Seigneur Jésus-Christ. Nous sommes convaincus que le temps est venu pour les Eglises et pour les organisations para-ecclésiastiques de prier avec insistance pour le salut de ceux qui n’ont pas encore été atteints et pour accomplir de nouveaux efforts en vue d’achever l’évangélisation du monde. Dans un pays déjà évangélisé, il peut être parfois nécessaire de réduire le nombre des missionnaires étrangers et de restreindre l’aide financière pour faciliter la croissance de l’Eglise indigène et l’aider à acquérir plus de confiance en elle-même, et débloquer ainsi des fonds pour les régions non évangélisées. Les missionnaires devraient se déplacer de plus en plus librement au travers des six continents, animés d’un esprit d’humilité et de service. Notre but: obtenir par tous les moyens et le plus tôt possible que chaque homme puisse entendre, comprendre et accepter la bonne nouvelle. Ce but ne sera certainement pas atteint sans sacrifice. Nous sommes tous choqués par la pauvreté de millions d’êtres et troublés par les injustices qui en sont la cause. Ceux d’entre nous qui vivent dans l’abondance acceptent comme un devoir de vivre plus simplement pour contribuer plus généreusement à l’évangélisation et à l’aide aux déshérités. (Jean 9:4 ; Matt. 9:35-38 ; Rom. 9:1-3 ; I Cor. 9:19-23 ; Marc 16:15 ; Es. 58:6,7 ; Ja. 1:27 ; 2:1-9 ; Matt. 25:31-46 ; Actes 2:44,45 ; 4:34,35)
10. Evangélisation et culture
Le développement de stratégies pour l’évangélisation du monde réclame de l’imagination et des méthodes d’avant-garde. Avec l’aide de Dieu, il en résultera des Eglises profondément enracinées en Christ et étroitement rattachées à la culture de leur pays. Celle-ci doit toujours être vérifiée et jugée par l’Ecriture. L’homme est une créature de Dieu, c’est pourquoi certains aspects de sa culture sont empreints de beauté et de bonté. Cependant, il est également une créature déchue, c’est pourquoi elle est aussi entachée de péché et porte même parfois des traces d’influence démoniaque. L’Evangile ne présuppose nullement la supériorité d’une culture par rapport à une autre, mais il les évalue toutes d’après ses propres critères de vérité et de justice; il insiste, dans chaque culture, sur les impératifs absolus de la morale. Trop souvent, les missions ont exporté, en même temps que l’Evangile, une culture étrangère et les Eglises ont été parfois esclaves de la culture, plutôt que de l’Ecriture. Les évangélistes du Christ doivent humblement chercher à se libérer de tout ce qui ne leur est pas authentique et personnel, pour devenir serviteurs des autres. Les Eglises doivent chercher à transformer la culture et à l’enrichir pour la plus grande gloire de Dieu. (Marc 7:8,9,13 ; Gen. 4:21,22 ; I Cor. 9:19-23 ; Phil. 2:5-7 ; Il Cor. 4:5)
11. Enseignement et autorité
Nous confessons que nous avons parfois recherché la croissance de l’Eglise au détriment de sa valeur spirituelle et que nous avons séparé l’évangélisation de l’édification chrétienne. Nous reconnaissons également que certaines de nos missions ont été trop lentes à former des responsables autochtones et à leur demander d’assumer les tâches qui leur incombent. Nous sommes convaincus que les indigènes doivent prendre en mains la responsabilité de l’Eglise et nous espérons vivement que, dans chaque pays, l’Eglise aura ses propres responsables qui dirigeront dans un esprit chrétien, non pas en dominant le troupeau, mais en étant ses serviteurs. Nous reconnaissons qu’il est urgent d’améliorer la formation théologique, surtout celle des responsables d’Eglises. Dans chaque nation, dans chaque culture, nous souhaitons que soit établi un programme efficace pour la formation des pasteurs et des laïcs (doctrine, évangélisation, édification, service, formation de disciples). De tels programmes ne devraient pas dépendre de méthodes stéréotypées, mais se développer par des initiatives locales conformes aux normes bibliques. (Col. 1:27,28 ; Actes 14:23 ; Tite 1:5,9 ; Marc 10:42-45 ; Eph. 4:11,12)
12. Conflits spirituels
Nous croyons que nous sommes engagés dans une lutte spirituelle constante contre les principautés et les puissances du mal qui cherchent à renverser l’Eglise et à l’empêcher d’évangéliser le monde. Nous savons qu’il nous faut revêtir l’armure de Dieu et combattre avec les armes spirituelles de la vérité et de la prière. Nous discernons l’activité de notre ennemi, non seulement dans les fausses idéologies répandues dans le monde, mais encore à l’intérieur même de l’Eglise, dans les évangiles falsifiés qui tordent le sens des Ecritures et qui mettent l’homme à la place de Dieu. Nous avons besoin de vigilance et de discernement pour maintenir l’Evangile biblique. Nous reconnaissons que nous-mêmes ne sommes pas à l’abri de l’esprit du monde en ce qui concerne notre pensée et notre action, c’est-à-dire que nous cédons au sécularisme. Par exemple, bien que des études attentives de la croissance numérique et spirituelle des Eglises soient utiles et justifiées, nous les avons parfois négligées. D’autres fois, dans notre désir de voir les gens répondre à l’Evangile, nous avons engagé notre message dans des compromis, nous avons manipulé nos auditeurs par des pressions psychologiques, nous nous sommes trop préoccupés de statistiques et nous avons manqué d’intégrité en les utilisant. Tout cela porte la marque du monde. L’Eglise doit être dans le monde; le monde ne doit pas être dans l’Eglise. (Eph. 6:12 ; Il Cor. 4:3,4: Eph. 6:11,13-18 ; Il Cor. 10:3-5 ; 1 Jean 2:18- 26 ; 4:1-3 ; GaI. 1 :6-9 ; Il Cor. 2:17 ; 4:2 ; Jean 17:15)
13. Liberté et persécution
Dieu a chargé tous les gouvernements d’assurer des conditions de paix, de justice et de liberté dans lesquelles l’Eglise peut lui obéir, servir Christ le Seigneur et prêcher l’Evangile sans empêchement. C’est pourquoi nous prions pour les chefs des nations et nous leur demandons de garantir la liberté de pensée et de conscience, ainsi que celle de pratiquer la religion et de la propager selon la volonté de Dieu et conformément à la Déclaration universelle des droits de l’homme. Nous sommes intensément préoccupés par tous ceux qui ont été injustement emprisonnés. Nous pensons particulièrement à nos frères qui souffrent à cause de leur témoignage au Seigneur Jésus. Nous promettons de prier et d’agir pour leur libération. En même temps nous refusons de nous laisser intimider par leur sort. Avec l’aide de Dieu, nous chercherons aussi à nous opposer à l’injustice et à rester fidèles à l’Evangile, quel qu’en soit le prix. Nous nous souvenons de l’avertissement de Jésus: la persécution est inévitable. (I Tim. 1:1-4 ; Actes 4:19 ; 5:29 ; Col. 3:24 ; Hébr. 13:1-3 ; Luc 4:18 ; GaI. 5:11 ; 6:12 ; Matt 5:10-12 ; Jean 15:18-21)
14. La puissance du Saint-Esprit
Nous croyons en la puissance du Saint-Esprit. Le Père a envoyé son Esprit pour témoigner de son Fils; sans son témoignage, le nôtre est vain. Il produit en nous la conviction de péché, la foi en Christ, la nouvelle naissance et la croissance dans la vie chrétienne. D’autre part le Saint-Esprit est un esprit missionnaire; ainsi l’évangélisation devrait jaillir spontanément d’une Eglise remplie de l’Esprit. Lorsqu’une Eglise n’est pas missionnaire elle est en contradiction avec elle-même et elle éteint l’Esprit. Une évangélisation à l’échelle mondiale ne deviendra une possibilité réelle que lorsque l’Esprit renouvellera l’Eglise dans la vérité et la sagesse, la foi, la sainteté, l’amour et la puissance. C’est pourquoi nous demandons à tous les chrétiens de prier Dieu pour une telle visitation de son Esprit souverain, afin que son fruit soit manifeste en tous ceux qui lui appartiennent et que tous ses dons puissent enrichir le Corps du Christ. Alors seulement, l’Eglise entière deviendra un instrument utile dans sa main et toute la terre pourra entendre sa voix. (I Cor. 2:4 ; Jean 15:26,27 ; 16:8-11 ; I Cor. 12:3 ; Jean 3:6-8 ; Il Cor. 3:18 ; Jean 7:37-39 ; I Thess. 5:19 ; Actes 1:8 ; Ps. 85:4-7 ; 67:1-3 ; Gal. 5:22,23 ; I Cor. 12:4-31 ; Rom. 12:3-8)
15. Le retour du Christ
Nous croyons que Jésus, en personne, reviendra de façon visible, dans la puissance et dans la gloire, pour parachever son salut et son jugement. Cette promesse de retour est un stimulant supplémentaire pour notre évangélisation, car nous nous rappelons qu’il a dit que l’Evangile doit être d’abord prêché à toutes les nations. Nous croyons que cette période intermédiaire entre l’ascension et le retour du Christ doit être remplie de l’activité missionnaire du peuple de Dieu qui n’a pas le droit de s’arrêter avant la fin. Nous nous souvenons aussi qu’il nous a avertis: de faux christs et de faux prophètes se lèveront, précurseurs de l’Antéchrist final. C’est pourquoi nous rejetons, comme rêve orgueilleux et présomptueux, l’idée que l’homme puisse jamais édifier sur terre un règne de paix et de bonheur. Nous croyons que Dieu rendra son royaume parfait et, avec un ardent désir, nous attendons ce jour ainsi que les nouveaux cieux et la nouvelle terre où la justice habitera et où Dieu régnera pour toujours. Entre-temps, nous nous consacrons de nouveau au service du Christ et à celui des hommes, en nous soumettant avec joie à son autorité sur nos vies tout entières. (Marc 14:62 ; Hébr. 9:28 ; Marc 13:10 ; Actes 1:8-11 ; Matt. 28:20 ; Marc 13:21-23 ; Jean 2:18 ; 4:1-3 ; Luc 12:32 ; Apoc. 21:1-5 ; Il Pi. 3:13 ; Matt. 28:18)
Conclusion
Puisque telle est notre foi et notre résolution, nous nous engageons par une alliance solennelle avec Dieu, et les uns avec les autres, à prier, à dresser des plans et à œuvrer ensemble pour l’évangélisation du monde entier. Nous appelons autrui à se joindre à nous. Que Dieu nous aide par sa grâce et pour sa gloire à être fidèles à cette alliance ! Amen ! Alléluia !
DÉCLARATION DU MINI-CONGRÈS
Nous, les 330 participants au Mini-Congrès d’Evangélisation de Lausanne (14-16 juillet 1974), nous déclarons :
Venus de plusieurs pays (Allemagne, Belgique, France, Italie, Suisse, Portugal, Afrique francophone, Canada), d’appartenances ecclésiastiques diverses et de mouvements évangéliques nombreux, nous nous sommes rencontrés pour mieux discerner ensemble les exigences et les conséquences pratiques de notre engagement chrétien dans l’évangélisation.
Au terme d’un humble effort de trois jours d’études, de prières et de communion fraternelle, nous reconnaissons que le Christ crucifié et ressuscité est la vérité, l’unité, et la réconciliation entre chrétiens de diverses Eglises. Il est la solution des problèmes personnels, sociaux et politiques de notre époque.
1. Nous reconnaissons que nous faisons partie des nations nanties dont la richesse a été un obstacle à la crédibilité de notre message, mais nous croyons que la croix nous atteint aussi dans notre réalité d’hommes riches et nous désirons en prendre conscience pour renouveler notre vision du témoignage chrétien, de l’évangélisation à la gloire de JésusChrist.
2. Avec l’Ecriture, nous affirmons que le ministère de l’évangélisation est la tâche première de l’Eglise.
Ce fait nous préserve de l’individualisme orgueilleux et du découragement. Il permet à la communauté de participer à ce service pour autant que tous ses membres reçoivent une formation biblique et spirituelle adéquate. Nous demandons aux Eglises, aux communautés, à leurs responsables de veiller à ce que l’affirmation biblique du sacerdoce universel s’incarne dans la réalité.
Ce fait est une sauvegarde. Il permet un contrôle fraternel indispensable à l’heure où s’improvisent des actions d’évangélisation parfois anarchiques, leur apparition étant souvent la conséquence directe ou indirecte de la démission des croyants au plan du témoignage. Nous demandons aux Eglises, aux communautés, à leurs responsables, de s’humilier avec nous d’avoir abandonné leur premier amour. Nous leur demandons aussi de veiller à manifester l’authenticité de cette repentance par un réel souci d’évangéliser.
Ce fait atteste notre solidarité. Dieu nous a rappelé que chacun succombe à l’esprit sectaire quand il cède à l’exclusivisme totalitaire. En ce temps où s’affirme la liberté de l’Esprit qui souffle où et chez qui il veut, nous demandons aux Eglises, aux communautés, à leurs responsables de participer avec joie et avec un zèle nouveau à cette unité particulière que Dieu nous fait redécouvrir dans l’évangélisation commune.
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