« Si le pouvoir absolu corrompt absolument et que Dieu détient le pouvoir absolu, Dieu n’est-il pas absolument corrompu ? » par Amanda Jackson, Responsable plaidoyer de la coordination internationale du Défi Michée
Avant de répondre à cette question, posons-nous d’abord la question suivante :
Nous, chrétiens ordinaires, comment nous situons-nous sur l’index de la corruption ?
Peut-être ne sommes-nous pas très bien classés. Nous sommes parfois coupables de rester silencieux quand nous sommes témoins de malversations financières au travail, d’autres fois nous nous nous laissons aller à de petits compromis sous prétexte que tout le monde fait de même, pour d’autres encore nous ne pensons même pas à l’intégrité sur notre lieu de travail. Dans certains pays du Sud, payer un pot-de-vin pour que notre enfant puisse recevoir un traitement médical est une réalité concrète. Au Nord, nous avons d’autres dilemmes : nous posons nous par exemple la question de savoir si nos fonds de pension investissent dans des commerces immoraux, tant que nous percevons un bon retour sur investissement ?
Au niveau mondial, le manque d’intégrité signifie que des millions de dollars sont gaspillés et mal utilisés.
Les chiffres sont stupéfiants :
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Au niveau mondial, la Banque Mondiale estime que l’équivalent d’un milliard de dollars américains est payé chaque année en pots-de-vin. (BM, 2004)
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La corruption coûte aux économies africaines plus de 148 millions de dollars chaque année, ce qui représente 25% du PIB de ce continent. (BM, 2007)
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On estime que les pots-de-vin versés par les compagnies occidentales chaque année pour obtenir de l’influence et des contrats, équivalent 80 millions de dollars. (Comité sur les principes du gouvernement d’entreprise, OCDE, mai 2001, p 11)
Si nous pouvions éradiquer la corruption, il nous faudrait bien moins d’aide au développement et beaucoup plus de proclamation de la vision radicale du pouvoir selon Dieu : l’amour et la justice.
La campagne 2012 du Défi Michée qui s’est achevée par le culte du 14 octobre dernier, devait nous amener à examiner notre propre intégrité et peut-être mettre en lumière notre amour de l’argent et notre égoïsme. La campagne 2012 était un appel à rendre la justice sans hypocrisie, de manière à ce que nous puissions maintenant mettre en lumière la corruption du pouvoir dans le monde entier, ce qui est le thème de la campagne Défi Michée pour 2013.
Le modèle de pouvoir voulu par Dieu est bien sûr incarné en Jésus. Il connaissait parfaitement le pouvoir céleste mais il l’a abandonné pour vivre l’amour, et quand il a été tenté par la perspective de posséder « tous les royaumes du monde et leurs splendeurs », il a refusé de se laisser corrompre.
Combien nous avons besoin de vivre cette attitude radicale face au pouvoir et à la richesse !
Il est impératif que nous priions pour des politiques économiques protectrices et équitables dans notre pays.
Il est également vital que nous évaluions nos comportements individuels et notre comportement dans les affaires à la lumière des exigences de Dieu. Si nous regardons à nos cœurs, pouvons-nous dire avec Job que, « J’étais le père des pauvres, et j’étudiais à fond la cause de l’inconnu. Je brisais les mâchoires de l’injuste, et j’arrachais la proie d’entre ses dents. » (Job 29 :16-17)
Pour répondre à la question de notre titre, Dieu n’est pas corrompu car son pouvoir absolu se combine à son amour absolu.
Quand existe un amour sacrificiel et désintéressé, le pouvoir est transformé. Mais quand les individus et la société courent après le pouvoir de l’argent et l’influence sans amour, la corruption s’invite. Dans son sens le plus large, la corruption est l’impureté morale et la déviation de l’idéal. C’est donc l’opposé de l’honnêteté et de l’honneur.
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