Une raison pour laquelle l’Évangile est décrit comme une bonne nouvelle pour les pauvres est qu’il s’agit d’un message de grâce. Le salut dépend seulement de la grâce de Dieu. Il ne dépend pas de la richesse, du statut ou de la puissance et ainsi les pauvres n’en sont pas exclus. N’ayant rien à perdre, les pauvres n’ont pas besoin de passer par le trou de l’aiguille pour entrer dans le Royaume de Dieu (Luc 18.25). De plus, en en faisant des enfants de Dieu, l’Évangile donne aux pauvres la dignité que le monde leur refuse. Lorsqu’on lui demanda ce que l’Évangile avait fait pour son peuple, un leader chrétien du Nord de l’Argentine répondit qu’ « il les avait rendu capables de regarder les blancs droit dans les yeux »
De façon répétée, l’Évangile a apporté des changements sociaux et économiques dans les communautés en donnant aux pauvres dignité et direction. Et l’Évangile a fait cela même quand ce n’était pas l’un des objectifs de ceux qui apportaient l’Évangile à la communauté en question. La traduction de la Bible n’est qu’un exemple de cela. Traduire la Bible dans les langues des cultures indigènes a très souvent donné à des peuples marginalisés un sens renouvelé de la valeur de leur culture et de leur identité.
En Angleterre, il semble que nous soyons obsédés par les célébrités. Nous avons des magazines et des programmes télévisés qui leur sont consacrés. Souvent, alors qu’une information capitale arrive, la une de nos journaux est pleine du cirque des célébrités. Dans la moitié des cas nous ne pouvons pas nous souvenir pourquoi telle personne est devenue une célébrité, mais cela n’a pas l’air d’avoir de l’importance. Dans l’Église c’est la même chose. Nous aimons les célébrités qui se convertissent. Les joueurs de football, les chanteurs, les mannequins – s’ils deviennent chrétiens nous achetons leurs livres, allons à leurs concerts, claironnons leur conversion. Surtout, nous aimons nous en vanter devant les incroyants. Nous organisons des réunions où ces célébrités donnent leur témoignage. Je suppose que nous pensons que les gens que nous connaissons sont davantage susceptibles de croire s’ils découvrent qu’une personne célèbre est devenu chrétienne. Un nom connu donne de la crédibilité à l’Évangile. Cela rend le christianisme cool. Ou du moins c’est ce que nous pensons. Quand nous entrons en contact avec le monde, nous essayons de convaincre les gens que nous sommes dignes d’être écoutés parce que nous sommes respectables. Nous cachons les gens bizarres, ceux qui ne sont pas stables psychologiquement, ceux que l’on considère comme socialement « dérangeants », les gens qui sentent mauvais, qui se tiennent trop près de vous quand ils vous parlent, les gens stupides. Après tout, personne ne va les écouter. À la place, nous mettons en avant ceux qui parlent bien, qui sont bien habillés et qui ont de bonnes manières. Nous disons : « Regardez, écoutez-nous, nous sommes bien. »
Mais Paul adopte une ligne de pensée très différente en 1 Co 1.26-31. Paul a développé son affirmation selon laquelle « le message de la croix est une folie pour ceux qui périssent, mais pour nous qui sommes sauvés, elle est puissance de Dieu » (1.18). Dieu, dit-il, détruit la sagesse du monde en révélant sa puissance dans quelque chose que la sagesse du monde ne reconnaît pas (1.19-22). Il semble que seuls les signes miraculeux puissent impressionner les Juifs et que seules des idées philosophiques ingénieuses puissent impressionner les Grecs. Mais nous ne devons pas placer notre confiance dans ces choses dit Paul. Nous ne devons pas penser que faire des miracles ou exposer des arguments ingénieux convertira le monde, parce que la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu se trouvent dans le message de la croix (1.23-25). Notre message doit être Christ crucifié et ne doit être que Christ crucifié. Quand nous prêchons Christ crucifié les Juifs seront offensés et les Grecs se moqueront de nous. Mais nous n’avons pas le choix parce que nous n’avons pas d’autre message. Seul le message du Christ crucifié est une véritable puissance et une véritable sagesse.
Dans les versets 26 à 31, Paul prolonge son argumentation. À la croix, Dieu a frappé de folie la sagesse du monde ; maintenant il le fait parmi son peuple. Paul invite les Corinthiens à se regarder eux-mêmes. Ils ne représentent pas les personnes sages, influentes et nobles de ce monde. Il y en avait quelques-uns qui étaient comme cela à Corinthe, mais pas beaucoup. L’Église était une société qui n’avait pas beaucoup d’attrait. Dieu choisit ce genre de personnes pour qu’elles fassent partie de la manifestation de la croix. Dieu choisit les choses folles, faibles et abaissées, pour réduire à rien la puissance et la sagesse humaines. Il couvre de honte la sagesse, la puissance et le statut parce que nous utilisons ces choses pour proclamer que nous n’avons pas besoin de Dieu. Toutes ces choses expriment la rébellion d’Eden. Mais Dieu a l’habitude de choisir les personnes folles, faibles et méprisées de ce monde pour démontrer que le salut vient entièrement de sa grâce. Il ne nous laisse aucun moyen de nous glorifier dans notre sagesse ou notre force. Notre sujet de gloire, notre seul sujet de gloire, est en Jésus (1.30-31).
Dans la région dans laquelle je vis, les citoyens britanniques respectables, de classe moyenne, riches, ne s’intéressent pas à l’Évangile. Les gens qui répondent à l’Évangile sont les gens socialement marginalisés, les personnes déplacées, les réfugiés. C’est vrai aujourd’hui à l’échelle mondiale. L’Église en Occident décline tandis qu’elle grandit dans le Tiers-Monde. L’équilibre des forces dans le monde chrétien se déplace vers l’Afrique et l’Amérique latine. Peut-être que Dieu fait cela pour couvrir de honte la puissance économique et militaire ainsi que la sagesse académique et rationaliste de l’Occident. Et pas seulement cela, il le fait peut-être pour couvrir de honte la puissance et la sagesse de l’Église occidentale.
Jésus a exposé ces thèmes de la libération et de la grâce avec une force explosive en Luc 18.
« Jésus leur adressa une parabole, pour montrer qu’il faut toujours prier, et ne point se relâcher. Il dit : Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait point Dieu et qui n’avait d’égard pour personne. Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui venait lui dire : Fais-moi justice de ma partie adverse. Pendant longtemps il refusa. Mais ensuite il dit en lui-même : Quoique je ne craigne point Dieu et que je n’aie d’égard pour personne, néanmoins, parce que cette veuve m’importune, je lui ferai justice, afin qu’elle ne vienne pas sans cesse me rompre la tête. Le Seigneur ajouta : Entendez ce que dit le juge inique. Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tardera-t-il à leur égard ? Je vous le dis, il leur fera promptement justice. Mais, quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? Il dit encore cette parabole, en vue de certaines personnes se persuadant qu’elles étaient justes, et ne faisant aucun cas des autres : Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l’un était pharisien, et l’autre publicain. Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : Ô Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain ; je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus. Le publicain, se tenant à distance, n’osait même pas lever les yeux au ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : Ô Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur. Je vous le dis, celui-ci descendit dans sa maison justifié, plutôt que l’autre. Car quiconque s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé. » (Luc 18.1-14 traduction : Segond)
La première de ces paraboles est habituellement appelée « la parabole de la veuve persistante » (ndt : en français, on parle plutôt de la parabole du juge inique…). Le message semble être que si nous persistons à demander quelque chose à Dieu, il finira par nous donner ce que nous voulons. Mais là où cette parabole veut en venir, c’est au fait que Dieu n’est pas comme le juge. Dieu n’a pas besoin d’être harcelé jusqu’à ce qu’il se soumette. Il est le Dieu qui se préoccupe vraiment de la veuve. « L’Éternel protège les étrangers, il soutient l’orphelin et la veuve, mais il renverse la voie des méchants. » (Psaume 146.9) En effet, Jésus dit lors de la conclusion de la parabole que Dieu fait justice « promptement » (Luc 18.8). En fait, au verset 14 un homme qui a crié à Dieu pour qu’il lui fasse miséricorde « descendit dans sa maison justifié » devant Dieu. Il reçoit la justice avant même d’avoir atteint sa maison. Nous découvrons que Dieu donne la justice et la justification avant même la fin de l’histoire. Quand Luc nous dit au verset 1 que le sens de la parabole est que nous devrions « toujours prier et ne point nous relâcher », il ne veut pas dire que nous devrions persister dans la prière jusqu’à ce que nous obtenions ce que nous voulons. Cela veut dire littéralement : « toujours et sans perdre courage ». Cette parabole porte sur le fait de ne pas être découragé, de ne pas perdre la foi en Dieu. Jésus lui-même dit que cette parabole concerne la foi (verset 8). La prière est prise comme un exemple de foi parce que la prière est l’expression suprême de la foi dans notre expérience. La prière, c’est la foi articulée. Il s’agit donc d’une parabole sur le fait de persévérer plutôt que sur le fait de persister.
Mais cette parabole ne parle pas de faire confiance à Dieu dans un sens général. Elle parle de lui faire confiance pour quelque chose en particulier. Cette parabole utilise le langage de la justice. La demande de la veuve est : « Fais-moi justice de ma partie adverse. » (verset 3) Le juge finit par répondre : « parce que cette veuve m’importune, je lui ferai justice. » (verset 5) Et Jésus dit que le sens est le suivant : « Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tardera-t-il à leur égard ? Je vous le dis, il leur fera promptement justice. » (versets 7-8) La section précédente [de l’Évangile selon Luc] concerne la venue du Royaume de Dieu et le retour du Fils de l’homme (17.20-37). Attendre patiemment le retour du Christ veut dire ne pas être trompé par ceux qui disent que le Christ est déjà revenu – personne ne pourra se tromper sur son retour quand il se produira (17.22-25). En attendant, les disciples doivent prier pour la venue de Christ et ne pas perdre cœur (18.1). Le défi est de ne pas perdre la foi dans la venue de Christ (verset 8). Mais dans cette parabole, le retour de Christ est présenté comme la justice pour les élus de Dieu.
Ce n’est pas seulement la parabole de la veuve qui concerne la justice. La seconde parabole concerne aussi la justice (versets 9-14). Elle s’adresse à « certaines personnes se persuadant qu’elles étaient justes » (verset 9). […] Et à la fin de la parabole, le publicain descend dans sa maison justifié devant Dieu. Il reçoit la justice. Il est justifié. Au Psaume 143, le psalmiste dit : « Éternel, écoute ma prière, prête l’oreille à mes supplications ! Exauce-moi dans ta fidélité, dans ta justice !… À cause de ton nom, Éternel, rends-moi la vie ! Dans ta justice, retire mon âme de la détresse ! Dans ta bonté, anéantis mes ennemis, et fais périr tous les oppresseurs de mon âme ! Car je suis ton serviteur. » (Psaume 143.1 ; 11-12). Le psalmiste crie à Dieu pour obtenir la justice – pour que Dieu agisse justement. Et cela signifie que Dieu délivre le psalmiste de ses ennemis. Crier à Dieu en vue de la justice et en appeler à la justice de Dieu signifie demander à Dieu d’intervenir pour secourir son peuple, pour le justifier et pour juger ses ennemis. Le psalmiste demande à Dieu d’intervenir dans la dispute entre le peuple de Dieu et les ennemis de Dieu et de justifier son peuple. Ce sera Dieu qui agira dans sa justice qui sauve.
Les dirigeants Juifs auraient été très heureux de cela. Ils auraient été d’accord. C’est ce qu’ils attendaient. Les versets 1-8a conviennent aux attentes juives. Ils s’attendaient à ce qu’un jour Dieu intervienne dans l’histoire pour les libérer de leurs ennemis. Ils attendaient le jour où Dieu les rétablirait comme un peuple libre sur un territoire libre – comme le peuple de Dieu sur le territoire de Dieu. Les zélotes attendaient, en fomentant leur révolution, que Dieu libère son peuple. Alors qu’ils se lèveraient dans une révolte violente, Dieu agirait dans sa justice salvatrice et établirait la justice pour ses fidèles. Les pharisiens espéraient que par la purification rituelle, le jeûne et la repentance pour le passé, par l’adhésion à la Loi, ils se montreraient le peuple de Dieu fidèle, attendant la libération de Dieu. Les esséniens pensaient qu’ils étaient le véritable Israël qui s’était séparé de la corruption et des compromis qui se produisaient autour d’eux. Eux et eux seuls étaient le vrai et fidèle peuple de Dieu. Ce sur quoi les zélotes, les pharisiens et les esséniens s’accordaient tous était que Dieu viendrait établir la justice pour son peuple fidèle. Dieu justifierait son peuple fidèle. Ils n’étaient pas d’accord sur la manière dont cela se produirait – peut-être par une révolution violente, peut-être par la purification rituelle, peut-être par la séparation – mais ils étaient tous d’accord sur le fait que cela se produirait et qu’eux, en tant que fidèle peuple de Dieu, en seraient les bénéficiaires.
Avec cet arrière-plan à l’esprit, nous pouvons commencer à apprécier l’égalité explosive des mots de Jésus en conclusion de la parabole : « Je vous le dis, il [Dieu] leur fera promptement justice. Mais, quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (verset 8) Tout va bien jusqu’à cet endroit précis. Les dirigeants religieux sont d’accord avec Jésus tout le long. Les zélotes, les pharisiens, les esséniens auraient tous été d’accord sur l’idée que Dieu vienne établir la justice pour son peuple. Mais la question finale est comme une grenade lancée dans le tableau. C’est comme l’un de ces films dans lesquels une bombe est lancée et tout se calme. Tout ce que vous pouvez entendre est le son de la bombe qui roule par terre et qui s’arrête. Puis boum. Dans ce cas l’explosion se produit au cours de la parabole suivante, la parabole du pharisien et du publicain. Pour le moment, regardons la bombe rouler par terre avec le métal qui résonne sur la surface dure. Ce que Jésus remet en cause est le fait de savoir si ses auditeurs sont bien le peuple fidèle de Dieu. Est-ce que c’est bien ceux-là qui recevront la justice et la justification ? Se pourrait-il qu’ils ne soient pas le peuple fidèle de Dieu ? Quand Dieu viendra dans la justice pour apporter la justification, se pourrait-il qu’il ne vienne ni pour les zélotes, ni pour les pharisiens, ni pour les esséniens ? Il pourrait devoir chercher ailleurs pour trouver son peuple fidèle. Car la marque des élus n’est pas leur identité ethnique. Ce n’est pas non plus leur identité religieuse. La marque des élus est qu’ils crient à Dieu jour et nuit pour obtenir miséricorde : « Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit ? » (verset 7) Les élus de Dieu cherchent sa miséricorde. Ils regardent à Dieu pour la justice – pas à leur identité raciale, ou à leurs œuvres bonnes ou à leur religion.
Dans la parabole du pharisien et du publicain (versets 9-14), Jésus redéfinit la justice de Dieu et celui qui la reçoit. Jésus raconte l’histoire de deux hommes. L’un est un Israélite idéal : zélé, juste, religieux. Mais il ne reçoit pas la justice. Et puis il y a le pécheur, l’un de ceux qui sont méprisés, un traître, un collaborateur avec les Romains. Mais quand il crie à Dieu pour obtenir miséricorde il reçoit la justice – exactement comme Jésus l’a promis au verset 6. Il rentre chez lui justifié (versets 13-14). Le fait que Dieu sauve son peuple implique quelque chose de plus grand que la libération de l’occupation romaine – il les libérera du problème sous-jacent du péché, de la mort et du jugement. Le peuple fidèle que Dieu justifie, ce ne sont pas ceux qui sont zélés politiquement, ni ceux qui sont purs religieusement, mais ceux qui crient à Dieu pour obtenir miséricorde.
Quand on les prend ensemble, ces paraboles nous enseignent :
- À regarder à Dieu pour la libération et la justice. Quand Christ reviendra Dieu établira sa justice. Il règnera de nouveau sur le monde dans la justice. Il sauvera et justifiera son peuple. Il abaissera les dirigeants et élèvera les humbles. Il comblera ceux qui ont faim avec de bonnes choses et il renverra les riches à vide (Luc 1.51-53). Voilà la bonne nouvelle pour les pauvres.
- À ne pas se décourager. La libération et la justice ne sont pas ce que nous expérimentons maintenant. Nous crions à Dieu pour qu’il mette un terme à la souffrance, à l’injustice et au déshonneur dans lesquels on tient son nom, mais souvent Dieu n’intervient pas. Et Jésus nous dit de ne pas nous décourager, de garder la foi jusqu’à ce que le Fils de l’Homme vienne (versets 1 et 8). Si nous arrêtons de prier nous dépeignons Dieu comme quelqu’un de pire que le juge inique. Le juge inique rend justice à la fin bien qu’il ne « craigne point Dieu et qu’il n’ait d’égard pour personne » (verset 2). Donc si nous perdons la foi en Dieu et cessons de prier, nous faisons passer Dieu pour pire que le juge inique qui au moins à fini par faire justice.
- À regarder à Dieu pour la justification. Dieu donne aussi la justice « promptement ». Le publicain reçoit la justice en rentrant chez lui. La justice est une expérience présente pour ceux qui crient à Dieu pour obtenir miséricorde. La venue de Dieu dans la justice signifiera le jugement pour tous les peuples, car aucun n’est juste. Mais quand nous nous tournons vers Dieu dans la foi, il nous justifie. Il nous déclare justes et non-coupables – même si nous sommes coupables. Le Psaume 143 ne fait pas que dépeindre une scène de jugement entre le peuple de Dieu et les nations de Dieu dans laquelle Dieu intervient pour justifier son peuple. Il dépeint aussi une scène de jugement entre Dieu et son peuple. Si ce cas est apporté au jugement de Dieu, alors Dieu sera justifié par notre condamnation car « aucun vivant n’est juste devant toi » (Psaume 143.2). Mais Dieu a apporté ce cas au jugement à la croix. Il a condamné son Fils afin qu’il puisse nous déclarer juste tout en satisfaisant sa justice (voir Romains 3.21-26). Par la grâce de Dieu nous entrons dans la communauté des fidèles qui peuvent attendre la venue de la justification de Dieu avec espérance et confiance.
Certains chrétiens veulent réduire le christianisme à un message de piété personnel et de salut individuel. D’autres vont à l’autre extrême, réduisant le christianisme à un message de libération politique ou à des causes libérales. Aucune de ces deux attitudes ne rend justice à la bonne nouvelle proclamée par Jésus. Nous pouvons et nous devrions proclamer la bonne nouvelle de la libération des pauvres. Nous pouvons et devrions leur promettre un Royaume de justice, de paix et de bénédiction. Nous devrions exprimer cela dans des termes qui se connectent avec leur expérience de l’esclavage et de l’oppression. Mais nous pouvons pas et nous ne devrions pas promettre trop. Proclamer la libération dans l’histoire est promettre plus que nous ne pouvons tenir. La libération est une réalité future. En attendant nous ne devons pas perdre cœur. Nous devons garder foi en Dieu.
Reproduit avec la permission d’Inter-Varsity Press (IVP)
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