Jusqu’à tout récemment, on ne trouvait guère de cantique chrétien contemporain qui parle de la justice de Dieu, du moins dans mon pays, l’Inde. Et je ne pense guère me tromper en pensant qu’il en va de même dans la plupart des régions du monde. Cela fait donc du bien d’entendre parler depuis quelque temps de petits groupes de musiciens qui travaillent à l’écriture et à la propagation de tels chants.
Comment la justice, en tant que caractère, se reflète-t-elle dans notre rencontre avec Dieu ?
Cela commence par notre expérience d’adoration. On ne peut nier qu’aujourd’hui une grande partie de l’attention que nous portons à l’Esprit se limite principalement à notre expérience d’adoration. La qualité de notre expérience spirituelle est souvent conditionnée par « les grands moments d’adoration » que nous avons. Mais quel est le genre d’adoration que Dieu apprécie ?
(À nouveau) écoutons les paroles du prophète Ésaïe (1.10-17) :
Écoutez la parole de l’Éternel, chefs de Sodome ! Prête l’oreille à la loi de notre Dieu, peuple de Gomorrhe !
Qu’ai-je à faire de la multitude de vos sacrifices ? dit l’Éternel.
Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux ; je ne prends pas plaisir au sang des taureaux, des agneaux et des boucs.
Quand vous vous présentez devant moi, qui vous demande de fouler mes parvis ?
Cessez d’apporter de vaines offrandes : l’encens me fait horreur ;
quant aux nouvelles lunes, aux sabbats et aux assemblées, je ne puis voir le crime avec les solennités.
Je hais vos nouvelles lunes et vos fêtes ;
elles me sont à charge ; je suis las de les supporter.
Quand vous étendez vos mains, je détourne de vous mes yeux ;
Quand bien même vous multipliez les prières, je n’écoute pas :
vos mains sont pleines de sang.
Lavez-vous, purifiez-vous,
Ôtez de ma vue la méchanceté de vos actions,
Cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien,
Recherchez le droit, ramenez l’oppresseur dans le bon chemin,
Faites droit à l’orphelin, défendez la veuve.
Quand nous adorons celui qui est sur le trône, nous adorons le Dieu qui juge le monde avec justice. L’invitation à venir devant son trône est une invitation à venir témoigner du Dieu qui rend la justice. L’adoration est une activité de la communauté qui se consacre à la justice. L’adoration devient une expression d’une communauté qui a faim et soif de la justice de Dieu. Au travers d’Amos, Dieu exprime à nouveau son déplaisir devant des adorateurs dont la vie ne manifeste pas le caractère de Dieu. Je hais, je méprise vos fêtes, je ne puis sentir vos cérémonies. … que le droit coule comme de l’eau, et la justice comme un torrent intarissable. (5.21-24)
Dieu a des idées bien trempées en matière de musique, ce qui fait qu’il pourrait bien ne pas aimer notre adoration. Quels sont ses goûts musicaux ? Il aime le son du droit qui coule comme une rivière et celui de la justice tombant en cascade comme un torrent intarissable. Dieu cherche des adorateurs, ce ne sont pas les adorateurs qui recherchent Dieu. Dieu cherche des adorateurs et il recherche des adorateurs qui pratiquent la justice.
Dans notre manière d’adorer aujourd’hui, nous avons tendance à diluer le souci pour la justice que Dieu attend de ses adorateurs. À un peuple, qui demande à Dieu : Que nous sert de jeûner ? Tu ne le vois pas ! De nous humilier ? Tu n’y a pas égard !, la réponse de Dieu est très simple :
C’est que le jour de votre jeûne, vous vous livrez à vos penchants et vous traitez durement tous vos ouvriers…
Est-ce là le jeûne que je préconise, un jour où l’homme s’humilie ? …
Voici le jeûne que je préconise :
détache les chaînes de la méchanceté, dénoue les liens du joug, renvoie libres ceux qu’on écrase, et que l’on rompe toute espèce de joug ;
partage ton pain avec celui qui a faim et ramène à la maison les pauvres sans abri… (Ésaïe 58.3-7)
Adorer Dieu en Esprit, c’est l’adorer en accord avec son caractère de Dieu de justice. Une telle adoration naît dans le cœur de ceux qui sont engagés socialement dans des actes de justice. Nous voyons donc une relation saine entre l’adoration et la pratique de la justice. C’est là que l’Esprit crée une communauté de justice. L’Esprit n’a pas été donné pour que nous nous sentions bien. L’Esprit nous rend capables d’être une communauté investie d’une mission, et une communauté investie d’une mission est une communauté qui existe pour apporter la justice. Ainsi la justice ne se limite pas à faire ce qui est juste, elle travaille à établir un environnement où la justice est pratiquée. Il ne suffit pas de faire ce qui est juste dans votre vie privée, mais de travailler à un environnement national et mondial où la justice est rendue.
Questions à méditer et à discuter
1. Avez-vous à l’esprit quelques chants de louange où Dieu est vu comme le Dieu de justice ? Que disent-ils : est-ce une aspiration, un engagement ou une louange ?
2. Comment pouvons-nous favoriser l’inclusion de la justice et de la mission de Dieu dans notre adoration ?
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