Auteur : Lawrence Temfwe (Zambie)
Lorsque le précédent Président de la République Zambienne, Frédéric Chiluba, a déclaré en 1991 que la Zambie était une nation chrétienne, de nombreux chrétiens à travers l’Afrique ont pensé que le mouvement évangélique zambien allait émerger comme une nouvelle force dans la politique de l’Afrique sub-saharienne.
De nombreux chrétiens africains ont regardé la Zambie avec le grand espoir que les chrétiens zambiens allaient montrer au reste du monde un exemple de ce que signifie être une nation chrétienne. Arrivés en 2006, les évangéliques (dans ce contexte le terme « évangélique » est utilisé de façon assez vague) ne sont toujours pas un facteur significatif dans la vie publique de la Zambie.
Il est lamentable qu’alors que nous attirons l’attention par notre usage de plus en plus important des mass média – en particulier la télévision et la radio – nous ne faisons que très peu pour mobiliser nos électeurs sur des questions qui sont importantes pour Dieu. A ce jour, la question la plus importante pour les évangéliques, qui va influencer leur vote pour les prochaines élections tripartites, est celle de la clause « nation chrétienne ». Malheureusement, ce ne sont pas des questions sociales ou économiques comme la terre, l’éducation, le travail, les taux de mortalité des enfants et des femmes enceintes, le VIH/sida, le paludisme, l’eau et les installations sanitaires, et les impôts.
La façon dont le christianisme a été amené au sein de la vie publique en Zambie a conduit les évangéliques à croire que Dieu favorisait la Zambie d’une façon unique. Mais dire que Dieu est de notre côté « conduit inévitablement au triomphalisme, au pharisaïsme, à une mauvaise théologie… » dit Jim Wallis dans God’s Politics. Jim affirme que « la deuxième voie – se demander si nous sommes du côté de Dieu – mène à des choses beaucoup plus saines, comme la pénitence et même la repentance, l’humilité, la réflexion et même la responsabilité. »
Sommes-nous du côté de Dieu ? Ésaïe écrit : « L’Esprit du Seigneur, l’Éternel, est sur moi, car l’Éternel m’a donné l’onction pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres… » (Ésaïe 61.1-8). Lorsque nous sommes du côté de Dieu nous prêchons aux pauvres la bonne nouvelle qui les rend capables d’espérer la seconde venue de Jésus avec une grande impatience. La bonne nouvelle équipe aussi les pauvres pour un service et un travail qui restaure leur dignité (v.4) et qui met dans leurs poches les richesses de la terre de leur nation (v.7). Lorsque nous sommes du côté de Dieu nous prêchons la bonne nouvelle qui donne la capacité à la population locale de posséder la richesse de leur terre et d’avoir des étrangers qui viennent et travaillent avec eux pour le bien de notre peuple (v.5).
Les évangéliques ont attiré l’attention par l’usage de Christian Voice Radio, de Télévision Zambie et de TBN. Ils ont manifesté qu’ils pouvaient organiser de façon efficace leur base autour d’une question comme ils l’ont fait quand ils ont manifesté pour faire campagne pour l’inclusion de la clause « nation chrétienne » dans la constitution républicaine. Nos dirigeants au sommet ont le charisme pour influencer directement la façon dont leurs membres votent. Utilisons cette attention que nous avons attirée pour élever notre voix pour mettre au défi nos dirigeants locaux et nationaux afin qu’ils mettent un terme à l’extrême pauvreté. « Car moi, l’Éternel, j’aime le droit. » (Ésaïe 61.8). De nombreuses personnes parmi notre peuple souffrent de la pauvreté et de la honte à cause de l’injustice. Dieu est en colère. Les évangéliques sont-ils en colère ? Si nous ne le sommes pas, nous ne sommes pas du côté de Dieu.
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