Le combat spirituel 2 Chroniques 20.15-24

Par Coralie Omodei. Trame Inspirée d’une prédication d’Emmanuel Keheyan, Église Évangélique de Gap

Bien souvent quand nous nous lançons dans une campagne d’envergure pour ou contre une cause internationale, nous nous sentons démunis et sans ressource pour affronter ce qui nous attend. Quand nous parlons de corruption, bien sûr la tâche est immense, mais ce qui doit nous motiver avant tout, c’est la justesse de ce combat, la conscience de notre responsabilité en tant que chrétien, et notre ferme espérance en Dieu et son plan de salut.

Lecture : 2 Chroniques 20. 15-24

« Et Jachaziel dit : Soyez attentifs, tout Juda et habitants de Jérusalem, et toi, roi Josaphat ! Ainsi vous parle l’Éternel : Ne craignez point et ne vous effrayez point devant cette multitude nombreuse, car ce ne sera pas vous qui combattrez, ce sera Dieu. Demain, descendez contre eux ; ils vont monter par la colline de Tsits, et vous les trouverez à l’extrémité de la vallée, en face du désert de Jeruel. Vous n’aurez point à combattre en cette affaire : présentez-vous, tenez-vous là, et vous verrez la délivrance que l’Éternel vous accordera. Juda et Jérusalem, ne craignez point et ne vous effrayez point, demain, sortez à leur rencontre, et l’Éternel sera avec vous !

Josaphat s’inclina le visage contre terre, et tout Juda et les habitants de Jérusalem tombèrent devant l’Éternel pour se prosterner en sa présence. Les Lévites d’entre les fils des Kehathites et d’entre les fils des Koréites se levèrent pour célébrer d’une voix forte et haute l’Éternel, le Dieu d’Israël.

Le lendemain, ils se mirent en marche de grand matin pour le désert de Tekoa. A leur départ, Josaphat se présenta et dit : Écoutez-moi, Juda et habitants de Jérusalem ! Confiez-vous en l’Éternel, votre Dieu, et vous serez affermis ; confiez-vous en ses prophètes, et vous réussirez. Puis, d’accord avec le peuple, il nomma des chantres qui, revêtus d’ornements sacrés, et marchant devant l’armée, célébraient l’Éternel et disaient : Louez l’Éternel, car sa miséricorde dure à toujours !

Au moment où l’on commençait les chants et les louanges, l’Éternel plaça une embuscade contre les fils d’Ammon et de Moab et ceux de la montagne de Séir, qui étaient venus contre Juda. Et ils furent battus.

Les fils d’Ammon et de Moab se jetèrent sur les habitants de la montagne de Séir pour les dévouer par interdit et les exterminer ; et quand ils en eurent fini avec les habitants de Séir, ils s’aidèrent les uns les autres à se détruire.

Lorsque Juda fut arrivé sur la hauteur d’où l’on aperçoit le désert, ils regardèrent du côté de la multitude, et voici, c’étaient des cadavres étendus à terre, et personne n’avait échappé. »

  Que pouvons-nous tirer de ce récit du roi Josaphat et de sa victoire sur les Moabites, les Ammonites et les Edomites ?

– Josaphat est effrayé face à la situation qui se présente et en réalité il a raison de l’être car ses ennemis sont plus nombreux que lui. Le combat semble perdu d’avance.

– Quelle est sa réaction immédiate quand ses ennemis se massent pour l’attaquer ?

2 Chroniques 20.12 « Ô notre Dieu, n’exerceras-tu pas tes jugements sur eux ? Car nous sommes sans force devant cette multitude nombreuse qui s’avance contre nous, et nous ne savons que faire, mais nos yeux sont sur toi. »

Il ne va pas chercher ses meilleurs soldats, ses meilleurs conseillers en stratégie de guerre. Mais il se dispose immédiatement à rechercher l’Éternel et à publier un jeûne. Ceci est une réaction tout à fait transposable dans les différents combats spirituels que nous devons mener dans notre vie. Ne nous appuyons pas sur nos idées, réflexions, opinions, manière de penser, mais plutôt ayons la réaction immédiate de rechercher Dieu dans un souci et besoin de dépendance totale à son encontre. Quelle humilité, quelle confiance de la part de ce roi. Nous aussi, il nous arrive de nous sentir sans force devant la multitude des problèmes, mais ayons toujours les yeux et le cœur fixé sur Jésus, prêts à contempler son intervention divine pour notre délivrance.

– Ensuite, devant un tel comportement, l’esprit de l’Éternel annonce par la bouche de Jachaziel, qu’aucune crainte ou frayeur ne doit s’emparer du peuple, car ce ne sera pas au peuple de combattre, mais Dieu combattra lui-même contre les ennemis.

– Le peuple n’est cependant pas passif. Dieu appelle un acte de foi et de confiance : le peuple devait seulement se présenter devant ses ennemis et constater la délivrance de l’Éternel. Ainsi, le lendemain matin Josaphat dit au peuple « Confiez-vous en l’Éternel, votre Dieu et vous serez affermis ; confiez-vous en ses prophètes et vous réussirez » (2 Chro. 20.20). Le roi met également en place des chantres pour chanter les louanges de Dieu.

L’Éternel délivra le peuple sans même qu’il ait à combattre. Parfois Dieu peut nous demander simplement de nous tenir présent et de le laisser agir en lui faisant une pleine et entière confiance. Dieu nous donne toujours une part à faire même si elle est minime (sortir pour voir la délivrance accordée dans notre exemple).

  Ce que l’histoire de Josaphat nous apprend

Lorsque nous nous trouvons sans force pour affronter un fléau tel que la corruption, nous ne nous posons pas toujours la bonne question.

Si dans notre société productiviste et consumériste, nous nous interrogeons sans cesse sur les résultats que peuvent porter nos actions. Dans le travail de plaidoyer, il convient plutôt de se rappeler que, peu importe le résultat, ce n’est pas nous qui combattons mais c’est Dieu qui combat pour nous :

– Nous sommes effectivement sans ressource et il est utopique de penser que nous pourrons seuls et avec des effets visibles et immédiats, enrayer la corruption et la pauvreté → il nous faut apprendre l’humilité et à rechercher Dieu.

– C’est un combat avant tout spirituel, « Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les esprits méchants dans les lieux célestes » Éphésiens 6.12 → Mais Dieu combat pour nous, et nous pensons que, tout comme pour Josaphat, Dieu nous demande de faire un pas pour pouvoir contempler sa victoire. Un pas de foi mais aussi un pas physique et c’est le but de la campagne Exposed. Peut-être la victoire viendra-t-elle en partie lors du prochain G20. Dans tous les cas, nos actions et prières sont essentielles.

– Le manque de résultats tangibles ne remet pas en cause la légitimité du combat → le fait de proclamer la justice de Dieu est tout à fait valide quels qu’en soient les résultats, qui ne dépendent pas de nous par ailleurs mais de Dieu. Exemples des prophètes (Michée, Ésaïe, Amos, Habacuc…) Ont-ils été entendus et écoutés ? NON, ne nous attendons pas à mieux.

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