Auteur : Lawrence Temfwe
Devrions-nous vraiment parler de « célébrer » lorsqu’il s’agit d’obtenir le statut de Pays Pauvre Très Endetté (PPTE) ? Qu’y a-t-il à célébrer quand vous n’arrivez pas à payer votre dette ? Et où allez-vous trouver l’argent pour faire un toast au champagne quand vous êtes en situation de banqueroute ? (cf. Post, Vendredi 08 avril) Il faut louer M. Mangande et son équipe d’avoir fini par aboutir à ce que la Banque Mondiale et le FMI fassent reconnaître la Zambie comme un PPTE.
Mais par pitié, ne nous permettons pas de célébrer le fait d’atteindre le statut de pauvres. Nous devrions plutôt pleurer et grincer des dents de nous retrouver dans cette situation. Nous devrions être en colère contre nous-mêmes d’avoir à dépenser nos forces pour être dans les PPTE alors que cette nation était autrefois un des plus riches pays de l’Afrique sub-saharienne. Le message que nous adresse M. Magande ne devrait pas être un message de célébration, mais de « labeur, de dur travail, de transpiration et d’endurance, afin que nous n’ayons plus jamais à peiner pour obtenir le statut de PPTE ». Les gens travaillent pour générer de la richesse et pour rechercher le bonheur. Les gens travaillent dur pour pouvoir prendre des vacances sur les places du Cap, pour visiter les sites historiques de Jérusalem et pour voir la statue de la liberté à New York.
Cependant, malgré le dur travail de nos populations ces 30 dernières années, ils ne peuvent même pas se permettre de se payer un voyage de Chililabombwe à Livingstone pour voir les impressionnantes Chutes Victoria. Les bénéfices qu’ils retirent de leur travail, ce sont des impôts élevés, une augmentation de la mortalité maternelle, des cas de tuberculose et de paludisme et de personnes vivant avec le VIH / sida sans espoir d’obtenir des ARV. Les effectifs des écoles primaires comme des écoles secondaires ont baissé tandis que les taux d’alphabétisation ne se sont pas améliorés, plus de la moitié de la population n’a pas accès à l’eau potable et plus de 70% de la population de notre pays n’a pas accès à l’électricité pour son usage d’énergie, même si les lignes électriques qui exportent le courant à d’autres pays passent par ses villages.
Il est évident que ce n’est pas le moment de faire la fête. C’est le moment de convoquer une assemblée solennelle. Il est temps que le peuple de Dieu s’humilie, prie et cherche la face de Dieu, se repente et demande le pardon de Dieu pour les péchés de la nation. Il est temps de convoquer un repas commémoratif avec nos enfants où nous leur dirons que trente cinq ans auparavant ce pays était destiné à la grandeur et à la prospérité. Mais en conséquence de la crise du pétrole, du soutien à la libération des pays d’Afrique du Sud et des décisions économiques peu sages de nos dirigeants, nous nous trouvons sous le joug du FMI et de la Banque Mondiale avec des dettes que nous et nos enfants ne pourrons jamais payer. En partageant ce repas commémoratif, engageons-nous à ce qu’une durée de vie élevée l’emporte pour leur temps, à ce que la justice sociale et économique l’emporte et à ce que le FMI et la Banque Mondiale ne les privent plus de ce qui leur appartient en toute équité (Ésaïe 65.20-24).
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